Paris 2017

En ville, j’ai l’impression
d’être si petite que
le monde m’ignore quand
je quitte, enfin, l’appartement.

En ville, je m’habille lentement
avec modestie, ce qui n’est
pas typique. Je réfléchis avant
de mettre la robe si chic
que j’ai fièrement achetée.

En ville, je me trouve seule,
aliénée ; je veux être protectrice
de ma liberté, mais « Eh ! fille,
je veux te baiser ! » vient de
me déstabiliser.
Encore suis-je seule.

En ville, on joue de la musique
dans les stations de métro,
on entend l’écho
tout au long du couloir.
Les gens sont pressés,
Ils sont trop stressés donc
Ils ne l’entendent pas.

En ville, je vois les couleurs
de jardins fantastiques, les
motifs africains partout.
C’est le monde transformée
en publique musée,
la beauté de la rue.
Je me demande si les autres l’ont vue.
Je ne crois pas.

Quand le jour a fini,
le soleil se couche
parmi les bâtiments en crème.
Je les trouve jolis quand même.
La paix tombe avec la nuit
et berce la folie des masses.
Je me sens finalement tranquille, en ville.